Exploring the Emigration of Italian Jews in Tunisia After World War II: Flexible Trajectories and Mobile Belonging
Etudier l'émigration des Juifs italiens en Tunisie après la Seconde Guerre mondiale : trajectoires flexibles et appartenances mobiles
Résumé
The decolonization of Tunisia (1881–1956) triggered a massive exodus involving approximately 250,000 Europeans and 60,000 local Jews. Among the affected groups, the Italian Jewish community, a minority of roughly 4,000 individuals, faced a complex interplay of identity and belonging during their emigration. This study examines their migration trajectory from the liberation of Tunis (1943) to the Six-Day War (1967), exploring the causes, forms, and collective dynamics behind their dispersion. By situating Italian Jews at the intersection of colonial and Mediterranean networks, this research highlights the fluidity of their affiliations—Italian, Jewish, Tunisian, and French—and their role in shaping migratory choices.
Moving beyond rigid categorizations, this contribution argues for a nuanced understanding of emigration, influenced by socio-economic, political, cultural, and personal motivations. Specific moments, such as the French repressions of 1943–1945 and the anti-Semitic tensions of 1967, underscore the mobility of these affiliations. This case study challenges assumptions about identity hierarchies in colonial migrations and contributes to broader debates on Jewish mobility in the Arab world, emphasizing the interplay between public identities and private motivations.
La décolonisation de la Tunisie (1881–1956) a entraîné un exode massif de 250 000 Européens et 60 000 Juifs locaux. Parmi eux, la communauté juive italienne, minorité de près de 4 000 individus, a été confrontée à une dynamique migratoire particulièrement complexe. Cette étude analyse leur trajectoire entre la libération de Tunis (1943) et la guerre des Six Jours (1967), en examinant les causes, les formes et les dynamiques collectives de cette dispersion. En situant les Juifs italiens à la croisée des réseaux coloniaux et méditerranéens, la recherche met en lumière la fluidité de leurs appartenances et leur rôle dans les choix migratoires.
Allant au-delà des catégorisations rigides, cette contribution plaide pour une compréhension nuancée de l’émigration, influencée par des motivations socio-économiques, politiques, culturelles et personnelles. Des moments clés, comme les répressions françaises de 1943–1945 ou les tensions antisémites de 1967, illustrent la mobilité de ces appartenances. Cette étude remet en question les hiérarchies identitaires dans les migrations coloniales et enrichit les débats sur la mobilité juive dans le monde arabe, en insistant sur l’articulation entre appartenances publiques et motivations privées.
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