Singing in China, theory and fieldwork in music geography : A Shanghai case study and singing during the covid-19 pandemic
Le chant en Chine, approche théorique et terrain en géographie musicale : l'exemple de Shanghai et l'utilisation du chant en période de pandémie
Résumé
In China, singing is an activity practiced by a large number of amateurs and professionals in various places. Perceived as a vector of morality, singing has been considered for several centuries as a powerful political tool by government power. The analyses carried out in this thesis aim to highlight the contemporary nature of this political dimension of singing, which is expressed both in urban development and in terms of the supervision of the population, particularly at times for crisis. Situated within music geography and Urban Music Studies approaches, this thesis considers singing places as geo-indicators of the socio-political organisation and urban production of the Shanghainese metropolis. The study of singing places provides information on the construction of the city as being determined by the local authorities. In particular, singing can be examined within the framework of heritage and gentrification based on cultural reconstruction strategies. This evolution of the social and urban environment of the metropolis works in tandem with urban fabric. In particular, certain singers can be observed to appropriate public spaces, during the time of their activities. The political dimension of singing appeared more pronounced during the management of covid-19 by the Chinese government. The analysis of the effects of this pandemic on the Chinese social and political space illustrates the persistence of singing as a means of communication and advocacy, mobilised both by the government and by population. The consequences of this crisis were also at the root of a reflection on the data collection primarily online, qualified here as “mediated fieldwork”.
En Chine, le chant est une activité pratiquée par un grand nombre d’amateurs et de professionnels dans des lieux variés. Perçu comme un vecteur de morale, le chant est également considéré depuis plusieurs siècles comme un outil politique par le pouvoir en place. Les analyses menées dans cette thèse entendent mettre en avant le caractère contemporain de cette dimension politique du chant, à l’œuvre aussi bien dans le développement urbain qu’en termes d’encadrement de la population, notamment en temps de crise. Dans une démarche de géographie musicale et d’Urban Music Studies, les lieux de chant sont envisagés comme des géo-indicateurs de l’organisation socio-politique et de la production urbaine de la métropole shanghaienne. L’étude des lieux de chant renseigne ainsi sur la construction de la ville décidée par les autorités locales, dans le cadre notamment de stratégies de patrimonialisation et de gentrification basées sur une reconstruction culturelle. Cette évolution du tissu social et urbain de la métropole s’accompagne également d’une fabrication urbaine, notamment lorsque certains chanteurs s’approprient des espaces publics, le temps de leurs activités. L’utilisation politique du chant est apparue de manière plus marquée lors de la gestion du covid-19 par le gouvernement chinois. L’analyse des effets de cette pandémie sur l’espace social et politique illustre la persistance, en Chine, du chant comme un moyen de communication et de revendication, mobilisé aussi bien par le gouvernement que par la population. Les conséquences de cette crise ont également donné lieu à une réflexion sur la récolte de données exclusivement en ligne, qualifiée ici de terrain médiatisé.
| Origine | Version validée par le jury (STAR) |
|---|