Réflexions sur la rareté des images d’enfants dans l’art rupestre du Sahara - Centre d'Etudes des mondes Africains Accéder directement au contenu
Article Dans Une Revue Journal des Africanistes Année : 2024

Reflections on the rarity of images of children in Saharan rock art

Réflexions sur la rareté des images d’enfants dans l’art rupestre du Sahara

Christian Dupuy
  • Fonction : Auteur
  • PersonId : 910418

Résumé

To approach the question of children in rock art, we explore the context in which, out of the tens of thousands of paintings in rock shelters and of engravings on open-air rocks, there are only 168 representations of children in the Sahara between the VIIth millennium BCE and the end of the Ist millennium ACE. We have also adopted a diachronic approach, drawing upon recent research into the anthropology of childhood in West Africa, in order to consider the following questions. Could the general absence of representations of babies, with the exception of one nursing infant, be explained by a fear that genies could somehow impair the health of the child through these images? Could the rare presence of children, exclusively in the two to five age range, in ancient anthropocentric painted expressions, be due to the relationship these little subjects had with the invisible world from which they were supposed to have come? Might the rarity of images of children over the age of two in compositions depicting the world of pastoralism reflect their limited contribution to the pastoral economy? Was the unusual inclusion of figures of children alongside majestic portrayals of men and women of the first warrior aristocracies a projection of the permanence of aristocratic power?
Pour notre propos, les enfants dans l’art rupestre, nous prenons en considération les contextes dans lesquels, parmi des dizaines de milliers de peintures en abris-sous-roche et de gravures sur rochers de plein air, 168 figurations d’enfants ont été produites au Sahara entre le VIIe millénaire av. J.-C. et la fin du Ier millénaire apr. J.-C. Et nos réflexions font également cas des recherches en anthropologie de l’enfance menées en Afrique occidentale. Cette approche diachronique nous permet d’envisager les questions suivantes. L’absence généralisée des figurations de bébés, à l’exception d’un nourrisson au sein, s’explique-t-elle par la crainte d’une immixtion des génies dans ces représentations-là, laquelle aurait été néfaste pour leur santé ? La présence parcimonieuse des enfants de la seule classe d’âge des deux à cinq ans dans les expressions peintes anciennes anthropocentrées a-t-elle été déterminée par la relation qu’entretenaient ces petits sujets avec le monde invisible d’où ils étaient supposés venir ? La rareté des images d’enfants de deux ans et plus dans des tableaux privilégiant l’univers du pastorat résulte-t-elle de leur contribution limitée aux rouages de l’économie ? Les exceptionnelles figures d’enfants aux côtés de celles d’hommes et de femmes traitées en majesté au temps des premières aristocraties guerrières, contribuaient-elles à affirmer la permanence du pouvoir ?
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Citer

Christian Dupuy. Réflexions sur la rareté des images d’enfants dans l’art rupestre du Sahara. Journal des Africanistes, 2024, Journal des africanistes, 93 (1/2), pp.86-179. ⟨halshs-04659270⟩
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